1890 - 1970
Premier Président de la Ve République
Issu d’une famille bourgeoise du nord de la France, Charles de Gaulle participe à la Première Guerre mondiale en tant qu’officier, pendant laquelle il est, malgré plusieurs tentatives d’évasion, prisonnier en Allemagne. Dans les années trente, il préconise la création d’unités blindées à vocation offensive.
Sous-secrétaire d’Etat à la guerre en 1940, il est hostile à l’armistice et rejoint Londres dès le 17 juin de la même année, au moment où le maréchal Pétain annonce aux Français qu’il faut déposer les armes.
Le 18 juin 1940, son célèbre appel sur les ondes de la BBC incite à ne pas cesser le combat contre l’Allemagne nazie, et prédit la mondialisation de la guerre.
Il organise alors la résistance extérieure puis intérieure notamment grâce à Jean Moulin. Il s’impose à la tête de la France libre, malgré les Américains, qui lui opposent, en 1943, le général Giraud, mais grâce à l’appui de Winston Churchill.
A la Libération, héros de la France libre, Charles de Gaulle devient chef du Gouvernement provisoire de la République française (GPRF). En désaccord avec les principaux partis politiques sur la constitution de la future IVe République, qui accorde, à ses yeux, trop de place au Parlement et pas assez au pouvoir exécutif, il démissionne en janvier 1946.
Après une « traversée du désert » de 12 ans, durant laquelle il fonde le RPF (Rassemblement du Peuple Français), il revient au pouvoir en mai 1958, notamment à l’occasion de la crise algérienne.
Il devient Président du Conseil, rédige une nouvelle Constitution qui fonde la Ve République en 1958. De Gaulle en devient le premier Président en janvier 1959.
Il met fin à la guerre d’Algérie (Accords d’Evian du 18 mars 1962) et modifie la Constitution pour permettre l’élection du Président de la République au suffrage universel (octobre 1962).
Président de la République de 1958 à 1969, ses deux mandats sont marqués par une politique de prestige extérieur de la France, l’indépendance accordée à l’Afrique noire en 1960, la réconciliation franco-allemande, sanctionnée par le traité de coopération et d’amitié entre la France et la RFA de janvier 1963, la construction d’une Europe des nations, et, à l‘intérieur, par les retombées économiques et sociales des « Trente Glorieuses ».
Il est toutefois affaibli par la division de la droite républicaine, les progrès de la gauche et les événements de mai 1968.
En avril 1969, les Français rejettent massivement un texte sur la réforme des régions et du Sénat soumis à référendum. De Gaulle tire alors les conséquences de cet échec personnel, démissionne le 27 avril 1969 et se retire de la vie politique. Il meurt le 9 novembre 1970 à Colombey-les-Deux-Eglises, où il est enterré.
Textes de Christian Amalvi, professeur d'histoire contemporaine à l'université Montpellier III. Spécialiste de la mémoire de la France et des Français, il a notamment publié Les héros de l'histoire de France (Phot'oeil, Paris, 1979, Privat, 2001) et De l'art et la manière d'accommoder les héros de l'histoire de France (Albin Michel, Paris, 1988).
Dictionnaire de De Gaulle sous la direction de Claire Andrieu, Philippe Braud et Guillaume Piketty, Paris, Robert Laffont, 2006 coll. Bouquins.
Dictionnaire de la France libre, sous la direction de François Broche, Georges Caïtucoli et Jean-François Muracciole, Paris, Robert Laffont, 2010 coll. Bouquins.
De Gaulle,Jean Lacouture, Paris, Editions du Seuil, 1984-1986, 3 vol.
Charles de Gaulle, Eric Roussel, Paris, Gallimard, 2002.